La confiance du public envers la GRC est essentielle à sa mission. Il est important de s’arrêter et de réfléchir aux conséquences que peuvent avoir nos gestes sur cette relation vitale dans une situation comme celle-ci et à ce que les collectivités et les citoyens que nous desservons retiennent de ces gestes.

Nous venons de recevoir un régime de solde et d’indemnité du gouvernement, qui était attendu depuis très longtemps. Nous avions demandé un montant supérieur, mais cest tout de même mieux que ce qui était prévu. Le régime ne nous permet pas de rejoindre les services de police les mieux payés au pays sur le plan de la solde et des avantages, mais je vous le jure, nous nous sommes battus, et notre ministre s’est battu; nous n’aurions pas pu avoir de meilleur régime pour le moment. Nous avons travaillé très fort dans les coulisses, et nous avons adopté une position très publique pour soutenir une analyse de rentabilité visant à obtenir des fonds supplémentaires. Je comprends que les résultats mènent à la déception et à la frustration, et même à la colère pour certains.

Des gens mont dit : « les cadres supérieurs, on s’est occupé deux par contre ». Non, en fait, la haute direction a reçu 0,5 pour cent (et c’est le cas depuis plusieurs années). Pour ceux qui ne le savent pas, la rémunération conditionnelle fait partie du régime de rémunération des cadres supérieurs, mais elle est retenue et ensuite versée seulement si le rendement est satisfaisant. Il a été insidieusement signalé que la « rémunération conditionnelle » constituait des millions de dollars en primes, mais ce nest tout simplement pas le cas. Mais je ne veux pas trop insister sur cette question aujourd’hui; les cadres sont bien payés, je nessaye pas de dire le contraire.

À mon avis, ce que nous devons reconnaître est la réalité imminente d’un effectif syndiqué pour la GRC, qui pour la première fois de son existence sera en mesure de négocier collectivement la rémunération et les conditions de travail, à compter de 2017. Il s’agit dune étape révolutionnaire dans l’histoire de la GRC. Nous devrons nous efforcer détablir de bonnes relations, notamment avec l’employeur, afin de favoriser nos réussites. Le régime de rémunération se limite à 2015-2016 pour reconnaître et respecter cette nouvelle réalité. Encore une fois, je crois qu’il faut se concentrer sur cet élément. La quête de l’équité salariale dans le monde policier n’est pas terminée.

Malgré quil soit pénible que l’équité salariale nait pas encore été atteinte, beaucoup de gens des collectivités que nous servons n’arrivent pas à comprendre ce qui pousse certains d’entre nous à modifier l’uniforme qui nous identifie à leurs yeux et sur lequel ils dépendent en cas de besoin.

Aucune mesure disciplinaire ou de représailles na été prise contre ceux qui ont couvert ou enlevé la bande de leur uniforme ou en ont modifié la couleur. Je comprends pourquoi certains ont jugé nécessaire de le faire. Personnellement, je ne le ferai pas et je suis inquiet des répercussions de ce geste sur les citoyens de nos collectivités. Je vous demande donc respectueusement d’en tenir compte. Du même coup, et conformément aux efforts que nous déployons pour favoriser un milieu de travail réellement respectueux, il ne faut pas oublier que nul ne doit se sentir obligé de poser ces gestes. J’ai reçu des plaintes de personnes qui estiment avoir été intimidé pour y participer, tout comme des membres participants ont déclaré qu’ils étaient menacés de discipline. Quoi qu’il en soit, cela va à l’encontre de ce que nous essayons de construire: le respect l’un de l’autre.

Nous avons déterminé les prochaines étapes pour améliorer nos conditions de travail actuelles et futures, notamment la rémunération et les avantages sociaux. Nous apportons des changements à notre mode de fonctionnement en consultation avec les membres; cependant, une fois leur accréditation obtenue, vos représentants participeront activement aux améliorations qui doivent être apportées à la Gendarmerie. Entre-temps, nous réalisons des progrès dans la transformation d’importants éléments de notre culture : jetez un coup d’œil aux données que jai publiées la semaine dernière sur notre site Web public. Nous devons continuer à travailler ensemble pour réaliser ces travaux importants. Il y a beaucoup à faire, c’est le moins quon puisse dire : les taux de postes vacants, l’équipement, la formation, la santé physique, mentale et émotionnelle. La liste est longue.

KPMG vient de terminer une étude sur la composition de nos ressources. Nous travaillons présentement à la mise en œuvre de leurs constatations. Nous sommes chanceux de bénéficier d’un grand soutien de la part du public canadien. Cette confiance précieuse en nous est très difficile à rebâtir si elle est endommagée.

Concentrons-nous donc sur notre activité de base, soit d’assurer la protection des Canadiens, tout en sachant que d’autres changements, comme des représentants des agents de police indépendants qui négocieront pour vous avec l’employeur, sont à venir.


Bob Paulson
Commissaire