Toronto Star
Bureau du rédacteur en chef

En lisant l’édition du 9 décembre du Toronto Star, je suis tombé sur un article concernant la GRC dans la section Opinion, écrit par la journaliste d’actualité Heather Mallick. Cette journaliste a écrit sur de nombreux sujets dans le passé et, pour la plupart, ses articles semblaient rédigés de manière professionnelle et équilibrée. Celui-ci m’a cependant paru troublant.

Sous le titre “La GRC fait preuve d’une “pure cruauté” en inculpant la femme du tireur”, elle déclare que la GRC “est sans doute la force de police la plus méchante et la plus incompétente du Canada, qui s’est vraiment surpassée avant, pendant et après le massacre de 22 personnes”. (Pourquoi ?) “C’est parce que c’est la Nouvelle-Écosse, une province pauvre où il est plus facile de mépriser la population que l’on contrôle et de s’en sortir”.

Dans certaines parties de l’article, elle écrit
Les politiciens néo-écossais “sont cimentés sur place, il y a moins de journalistes pour faire du bruit”
Les actions de la GRC (étaient/sont) “fourbe et lâche”
(suggère) La GRC a une attitude “toujours punir la femme en premier”.
La GRC “savait à quel point Wortman était dangereux, et l’a toujours su au fil des ans”.
La GRC “savait qu’il avait dit qu’il voulait tuer un flic, qu’il stockait des armes, qu’il battait Banfield et terrorisait ses voisins”.
(question) “Avait-il une sorte d’attirance pour la GRC qui lui faisait fermer les yeux sur sa présence dans le commerce de la drogue ?
“Tous ceux qui sont liés à cette catastrophe policière doivent faire face à la vérité. Ici, en Ontario, où nous connaissons bien la brutalité et l’incompétence de la police, nous n’en attendons pas moins”.
Cet article poursuit en décrivant d’autres plaintes déjà mentionnées, sur la façon dont la GRC a agi pendant et après l’incident. Cependant, je pense qu’elle dépasse les limites de l'”opinion” lorsqu’elle inclut des insinuations non fondées et des hypothèses dangereuses ainsi que des critiques qui semblent s’adresser à toutes les personnes associées à la GRC.

En tant qu’entité, la GRC est sous le microscope et fait l’objet de beaucoup de critiques ces jours-ci et oui, lorsque des critiques sont justifiées, elles doivent être reconnues et traitées. Cependant, lorsque cette critique ou toute autre critique est adressée à chaque membre et à chaque employé, il ne s’agit pas de journalisme responsable. La Force n’est peut-être pas parfaite, mais condamner l’ensemble des membres pour chaque manquement, réel ou imaginaire, est manifestement injuste et ne devrait pas être toléré.

La GRC en tant que communauté est composée de membres en uniforme et en civil, de membres civils, de membres gendarmes spéciaux, d’employés civils temporaires, d’employés de la fonction publique et d’employés municipaux. Elle comprend des gendarmes de réserve, des membres auxiliaires et des citoyens ordinaires bénévoles. Ensemble, ils fournissent un large éventail de tâches et de services et sont présents dans des bureaux et des détachements d’un océan à l’autre. Tout le monde n’est pas méchant ou cruel, tout le monde n’est pas incompétent, tout le monde n’est pas fourbe ou lâche, tout le monde ne ferme pas les yeux ou ne respecte pas les politiques et les procédures. La plupart d’entre eux sont des travailleurs acharnés qui essaient de faire de leur mieux. Ce sont aussi des parents, des fils et des filles, des bénévoles de la communauté, des entraîneurs et vos voisins. Ce sont aussi des personnes qui méritent des excuses.

Après 37 ans de service dans la GRC, je reconnais volontiers que la police n’est pas parfaite. J’affirmerai également avec confiance que la majorité des personnes avec lesquelles j’ai travaillé ou interagi étaient des membres et des employés dévoués qui ont fait leur travail avec compétence et dans les règles. Il y avait aussi ceux qui se sont défendus ou ont défendu les autres, ont défié la direction et ont contribué à apporter des changements. Bien que retraité depuis 10 ans, j’ai toujours des contacts avec les membres actifs et mon opinion à cet égard n’a pas changé.

Le membre moyen est quelqu’un qui veut servir le public du mieux qu’il peut. Il mérite des excuses pour les critiques qui lui sont adressées sur des questions dont il ne faisait pas partie ou sur lesquelles il n’avait aucun contrôle. Ils méritent également votre respect pour avoir rempli fidèlement leurs fonctions malgré la publicité négative, malgré le sentiment général de justice sociale contre la police, et malgré les incertitudes auxquelles ils sont confrontés en raison de la pandémie de COVID.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes salutations distinguées,

S.R. (Steve) Semenchuk

President / Président
Association des vétérans de la GRC
Division de Toronto

L’association des vétérans de la GRC
Division de Toronto